Il [Nâzım Hikmet] a aimé la langue turque comme le paysan aime sa glèbe ou ses boeufs, comme le menuisier aime son bois et son rabot. En véritable gourmet du verb, il savourait chaque mot, le mastiquait soigneusement avant de le digérer dans le creuset de la poésie. Il était amoureux de la langue turque et voulait palper ses mots avec ses mains; les voir couler entre ses doigts comme une eau baignée de soleil était son plus grand bonheur et, aux jour difficiles, son unique consolation.
(Excerpted from Nedim Gürsel’s novel, L’ange rouge)